LES FEMMES FACE AU PROJET MIGRATOIRE
Colloque International
"Femmes et migrations en Méditerranée"
Nice, 18 - 21 juin 1997
Cristina Giudici
Selon les données des recensements de 1970 et 1980, disponibles pour un total de 157 pays ou Etats sur un total de 208 pays, 48% des 77 millions de personnes recensées en-dehors de leur pays de naissance étaient des femmes. Celles-ci s'avèrent être plus nombreuses que les hommes dans plus d'un quart des pays considérés, bien qu'avec d'importantes différences géographiques; il existe en effet la tendence pour elles à être mieux représentées dans les pays développés que dans les pays en voie de développement (plus de la moitié des émigrants dans les premiers, environ 45% dans les deuxièmes).
Selon les données officielles le principal motif d'immigration est constitué par les réunions familiales. Le phénomène s'explique par la tendance féminine à suivre l'émigrant plutôt qu'entreprendre la migration. De toutes façons, l'interprétation de telles données requiert une prudence particulière dans la mesure où les femmes admises aux regroupements familiaux en viennent à faire partie, avec les enfants, de la catégorie des “dépendants”, sans que l'on s'informe au sujet de leur condition socio-économique, de leur instruction ni de leur participation à la force-travail. Cette attitude est souvent partagée par les chercheurs et par les préposés à la formulation des politiques migratoires.
La participation croissante des femmes au marché du travail n'a pas d'ailleurs contribué à donner une image réaliste et équilibrée des femmes migrantes. Les données disponibles tendent en effet à être partiales, incomplètes et sous-éstimées et l'on en déduit que les femmes émigrées proviennent d'un milieu socio-éconimique modeste, que généralement elles accomplissent les travaux les plus humbles et peu attrayants et qu'elles n'émigrent que par nécessité de rejoindre leurs familles.
En réalité, une enquête plus complète et approfondie montrerait que les femmes proviennent de tous les milieux sociaux et qu'elles entreprennent une gamme très variée de travaux. Il n'existe donc pas une seule typologie d'émigrantes ni une que mette en évidence leur vulnérabilité et leur dépendance.
1 - LE PROJET MIGRATOIRE
Les migrations de femmes sont souvent analysées d'un point de vue politico-économique oubliant que le migrant, qu'il soit homme ou femme, vit surtout une vicissitude humaine, caractérisée par des évènements d'importance fondamentale dans la vie d'une personne, tels que le mariage ou la naissance d'enfants. De tels évènements sont rendus d'une réalisation difficile par la séparation du pays d'origine et de toutes façons prennent des caractéristiques spécifiques en rapport avec les conditions de la migration. En général le migrant intègre ses propres décisions dans un contexte largement planifié qui peut embrasser différentes générations dans lesquelles les caractéristiques du noyau familial prennent de l'importance. Quand c'est une femme célibataire qui émigre, le projet migratoire entier se ressentait de la nécessité d'effectuer des choix qui ont déjà été affrontés par des femmes elles aussi migrantes, mais avec une situation familiale solide. Le choix du partenaire par exemple est fondamental: il peut être rendu difficile par l'environnement inconnu et parfois hostile du pays d'immigration, au point d'être différé au moment du retour dans la patrie.
Dans le cas où c'est un des époux qui émigre, l'émigration peut être synonyme de séparation et peut de toutes façons améliorer la situation de la femme dans la mesure où elle obtient davantage d'autonomie décisionelle tant dans le cas où c'est elle qui est directement concernée par la migration que dans le cas où elle reste dans la patrie, en assumant le rôle du chef de famille émigrée. Le moment du regroupement familial peut être dans ce cas rendu difficile par la plus grande autonomie prise par la femme.
Enfin quand l'émigration concerne le noyau familial entier, la femme assume souvent un rôle important de liaison entre la nouvelle société et la culture du pays d'origine, surtout en relation avec l'intégration des enfants dans le pays d'émigration.
La décision d'émigrer est en général influencée par une série de facteurs comme les plus basses conditions de vie et le plus haut taux de chômage dans le pays d'origine par rapport à d'autres pays.
De véritables flux de migrations forcées peuvent résulter en outre de facteurs politiques tels que des guerres, des persécutions, des conflits ethniques destinés sans doute à durer dans le temps dans l'attente de " l'ordre mondial " tant souhaité.
La présence, dans le pays de destination, d'une communauté de compatriotes qui puisse fournir l'aide initiale, à travers un réseau bien structuré de relations sociales; la disponibilité toujours plus grande du transport aérien à des tarifs modérés, qui abat le facteur-distance perçu longtemps comme un obstacle, la diffusion croissante des informations à travers les continents et le développement d'entreprises clandestines qui organisent l'immigration illégale sont des facteurs perçus par l'aspirant migrant comme des facilités d'émigration.
Au contraire d'éventuelles politiques de contrôle de l'émigration dans les pays d'origine ou des programmes internationaux pour le développement économique des zones d'émigration promus par les pays de destination peuvent au contraire inhiler la décision d'émigrer.
En général la principale stimulation à l'émigration est de toutes façons de type économique; une fois arrivé dans le pays d'accueil, l'émigré aura tendance à envoyer dans sa patrie des flux d'argent, mais aussi des biens de consommation, des biens d'investissement, des équipements et il pourra, avec le temps, acquérir l'expérience nécessaire pour lancer une activité productive justement dans le pays d'origine et éventuellement entraîner d'autres membres de la famille.
En dépit de la vicissitude humaine complexe vécue par le migrant, celui-ci est généralement considéré, dans le pays de destination, simplement comme un élément d'une minorité ethnique à l'égard de laquelle il faut opérer, à travers des politiques d'intégration, qui retiennent les immigrés, ou de rotation, que en favorisent le rapatriement. D'autre part la présence de femmes et d'enfants rend particulièrement visible une réalité précédemment "étouffée" mettant sous un jour différent le phénomène des migrations internationales.
C'est seulement à travers la politique d'intégration que l'on peut tenir compte des facteurs concernant les générations les plus jeunes.
Dans ce cas en effet une grande importance peut être accordée aux politiques familiales et aux questions relatives aux générations.
En réalité une réponse macro-économique aux migrations a trouvé jusqu'alors une place plutôt marginale dans les legislations européennes malgré l'importance des mouvements de personnes donc de biens, dans le cadre du développement des pays d'origine: au Maroc, par exemple, les entrées liées aux migrations constituent environ un quart des entrées totales en devises.
Si la coopération internationale a été considérée par beaucoup et pendant longtemps comme un instrument de limitation des migrations, il apparaît aujourd'hui comme évidente la nécessité d'interventions particulières pour le développement des zones en question à travers une coopération décentralisée efficace qui ait comme acteurs principaux les collectivités locales tant des pays d'origine que de destination.
Il sera nécessaire de viser surtout la réorganisation du secteur social dans les pays en voie de développement, la réalisation de politiques démographiques qui comprennent les populations les plus isolées, une importance particulière devra être accordée à l'amélioration des conditions de la femme qui constitue un élément prioritaire pour le développement démographique et à la coopération dans le domaine culturel sur laquelle se base nécessairement une société multi-éthnique.
Dans ce but les communautés de migrants et, en particulier à l'intérieur, les femmes migrantes peuvent être considérées comme les nouveaux acteurs de la coopération décentralisée qui assume un rôle toujours plus important dans l'économie contemporaine tant des pays d'origine que ceux d'accueil.
2 - FEMMES AU MAGHREB
Une analyse complète de la motivation des femmes pour la migration amène à approfondir les études relatives à l'insertion des femmes dans les marchés du travail des pays d'origine.
Le taux de chômage dans les trois pays du Maghreb oscille entre 15 et 20% (Khelladi 1990) et les générations les plus jeunes exercent une pression toujours plus grande sur le marché du travail.
En Tunisie, en particulier, en 1989, la poulation active constituait 30% environ de la population totale et 48% environ de la population de plus de 15 ans. Le pourcentage de femmes était de 21%. Les femmes, en outre, représentaient seulement 19,5% de l'ensemble de la population employée. La structure par sexe de la population immigrée présente aussi des particularités: même si l'on assiste à un vieillissement de la population occupée à cause de la prolongation de la scolarité, le taux d'activité féminine atteint le maximum dans la tranche d'âge de 24-29 ans (35,2%) pour ensuite décroître brusquement dans la tranche d'âge successive (25%). Un tel déroulement doit être rattaché au mariage et à la naissance des enfants. Les femmes qui travaillent sont en effet généralement célibataires et jeunes.
Les deux autres pays du Maghreb présentent des taux d'activité féminine inférieurs au taux tunisien: 14,7% au Maroc et 8% en Algérie.
Les tranches d'âge inférieures (18-19 ans) sont au contraire les plus touchées par le chômage (35% pour les hommes et 33% pour les femmes). En outre la composante féminine de la population a particulièrement ressenti l'augmentation du chômage au cours des dernières années, signe d'une exposition plus grande d'un tel milieu social à la conjoncture économique négative.
22% des femmes actives occupées travaille dans l'agriculture; une telle situation résulte de l'exode rural, plus fréquemment masculin, qui oblige les femmes à s'occuper des activités agricoles à la place de leur mari émigré en ville ou à l'étranger. La présence féminine est supérieure dans le secteur secondaire (43% du total des employés) et en particulier dans le textille et le travail du cuir.
Dans le secteur tertiaire, la présence féminine est relativement importante et les femmes avec une qualification de cadre supérieur ou dirigeant de l'administration publique sont en augmentation.
Un dernier aspect considérable pour la meilleure compréhension du comportement des femmes originaires des pays de la rive Sud de la Méditerranée est constitué par la culture du monde islamique. L'Islam désapprouve certainement un modèle social dans lequel les femmes négligent leur propre rôle à l'intérieur de la famille pour une occupation différente. De toutes façons, cela ne signifie pas que les femmes ne peuvent s'instruire ou travailler mais qu'elles pourraient au contraire se consacrer à des activités à temps partiel qui n'influencent pas le déroulement normal de la vie familiale.
3 - LES MIGRATIONS DE FEMMES EN EUROPE
La situation en Europe en 1990 était caractérisée par la présence d'environ 5 millions de "non nationaux" en provenance des pays du bassin méditerranéen. Parmi eux, la présence des femmes a augmenté au fil des temps, surtout par suite de la politique de stabilisation de la population étrangère présente et du frein au flux des nouveaux travailleurs étrangers mise en œuvre par la plupart des pays européens après la récession de la première moitié des années soixante-dix. Les mesures prévoyaient en général la possibilité d'un regroupement familial en même temps que l'incitation au retour volontaire des immigrés dans leur pays d'origine.
En particulier, en Europe en 1995, le solde migratoire de l'Union Européenne dépassait de plus de deux fois l'accroissement naturel de la population dont le taux se révélait négatif pour certains pays (Allemagne et Italie) et approchait du zéro pour beaucoup d'autres.
On peut donc observer que l'immigration dans les pays de l'Union contribue d'une manière déterminante à maintenir positif l'accroissement total de la population en ralentissant en même temps le vieillissement progressif.
Les politiques migratoires qui ont caractérisé l'Europe à partir de la deuxième guerre mondiale peuvent être distinguées en fait en deux grands ensembles: les politiques d'immigration "de peuplement" qui favorise les migrations familiales, comme cela s'est produit en France en réponse à des problème de type démographique, et les politiques d'immigration rotatoire adoptées en Allemagne et qui allaient au devant des exigences à la fois des pays d'origine et de ceux de destination.
La présence des femmes est différente dans les deux modèles pris en considération, dans la mesure où, si dans le premier cas il s'agit de mouvement de groupes familiaux entiers, le second est caractérisé par des migrations masculines. De toutes façons le rôle économique joué par les femmes dans les deux cas est important puisque ce sont elles qui soutiennent le processus de reproduction de la force-travail de la famille avec des coûts inférieurs par rapport à la force-travail nationale, vu l'utilisation moindre des services sociaux et le temps plus long consacré aux activités domestiques et à l'assistance aux membres de la famille.
Les politiques migratoires adoptées en Europe autour des années soixante-dix quatre-vingts, visant à une stabilisation des communautés immigrées, ont eu comme conséquence la féminisation des mouvements migratoires qui continue dans les années quatre-vingt-dix.
En France, à partir de 1987, on a enregistré un accroissement significatif des réunions familiales et le phénomène est dû principalement à l'augmentation des réunions familiales de "deuxième niveau" où des jeunes, entrés dans le pays d'accueil à la suite de leurs propres parents, choisissent d'épouser une femme de leur pays d'origine qui demande à émigrer pour des raisons conjugales.
Un tel accroissement des immigrations féminines a pour conséquence la nécessité d'une insertion des femmes migrantes dans le marché du travail européen, donc le changement de leur rôle économique qui devient plus explicite et direct.
En outre, les immigrées de la nouvelle génération, contrairement aux femmes qui les ont précédées, auraient un niveau de scolarisation supérieur et une meilleure connaissance de la langue (Schoorl 1990; Bouhabdel 1990).
La présence de travailleurs migrants dépend largement de la législation qui réglemente l'entrée des immigrés dans les pays de destination. En général les critères d'accès ne semblent pas discriminatoires en ce qui concerne le sexe, à part deux exceptions:
4 - L'INTEGRATION DES IMMIGRES
4.1 - L'intégration - définitions générales
Le problème de l'intégration de migrantes ne peut pas laisser de côté la définition de l'immigré, qui n'est pas seulement un l'induvidu qui vit de manière temporaire ou permanente dans un pays autre que celui où il est né et qui y entretient des liens sociaux importants'.
Il faut en premier lieu, souligner la distinction formelle entre 'citoyens nationaux' et étrangers puis-que les politiques d'intégration sont en général assez différentes dans les deux cas. Notamment là où la citoyenneté se transmet par le droit de sang (jus sanguinis) et non par le droit du sol (jus soli), les enfants issus de l'immigration restent juridiquement aussi des étrangers. (Bouböck R, 1994).
Une autre distinction nécessaire est celle entre 'majorités' et 'minorités'.
Au fur et à mesure que le temps passe les nouvelles générations sont de moins en moins liées à leur pays d'origine. En ce cas la population d'immigrés du début se tranforme en 'groupe ethnique', et peut être qualifiée comme 'minorité' ou 'communauté ethnique' selon qu'on se réfère à la position du groupe dans la société en général, ou à la cohésion du groupe et à son sens d'une identité collective.
Tandis que le mot 'communauté' rappelle la nécessité de prendre en compte lex exigences d'intégration du groupe dont il est question, le terme 'minorité' ...'suppose l'existence des frontières entre elles et une majorité dominante' (Bouböck R, 1994).
La plupart des pays européens font d'ailleurs la dinstinction entre les minorités dites 'autochtones', qui peuvent bénéficier d'importants droits collectifs, et les minorités d'origine migrante récente, mais chaque pays développe des politiques différentes: d'une part les Pays-Bas et la Suède ont développé des 'politiques multiculturelles'; à l'extremitè opposée la France a toujours refusé cette approche au nom de l'égalité entre tous les citoyens.
Le mot 'intégration' est utilisé aujourd'hui pour indiquer en général un ensemble d'interventions au profit des immigrés. En réalité on peut parler d'intégration tant par rapport à la société en général qu'en se référant à l'individu ou à un groupe en particulier.
Au début, lorsqu'on a commencé à analyser le problème, on parlait d'acculturation ou 'diffusion des traits culturels' . Il s'agissait de la rencontre de mondes différents dûe aux grandes migrations de masse.
Plus récemment, pendant le colonialisme, avec l'étude de l'acculturation des sociétés indigènes à la civilisation occidentale et chrétienne, l'accent a été mis sur la façon de percevoir et de reélaborer une culture étrangère de la part d'un peuple. Depuis le début des importations de main- d'oeuvre de la part des Pays Dévéloppés, on a parlé d'adaptation. Ensuite, dans les années '20, avec l'Ecole de Sociologie de Chicago est née ce qui peut être defini comme l'analyse contemporaine des migrations, qui met l'accent sur le problème des relations raciales et sur la dimension politique du phénomène, et qui a abouti à la définition d'une thèorie dite de 'l'assimilation'.
Le concept d'assimilation, même dans ses différentes acceptions, se refère surtout à la sphère culturelle et prévoit l'existence d'une culture dominante, qui nie les différences. Assimiler devient synonyme d'absorber, même d'ingérer. Au niveau juridique le concept d'assimilation donne lieu à la naturalisation.
Le mot inclusion, utilisé aujourd'hui surtout pour indiquer des mesures spécifiques et partielles telles que l'inclusion professionnelle et la ré-inclusion dans le Pays d'origine, identifie un autre modèle, qui a comme base une vision pluraliste, ou différentialiste de la société.
Les politiques d'inclusion visent à la conservation de l'identité culturelle des immigrés, mais elles ne posent pas un problème d' 'intégration'. Il s'agit d'un processus réversible, dans lequel on exclut dès le départ la contribution substantielle à la construction des règles communes de la part des immigrés.
A partir de la reconnaissance de l'existence de différentes cultures se développe le concept de 'pluralisme culturel', avec lequel l'apport de chaque minorité ethnique est considéré d'une façon positive dans la construction de la société.
Étant donné l'insuccès de modèles tel que l'adaptation, l'assimilation et l'inclusion, on a adopté récemment celui d'intégration, défini comme 'le processus graduel par lequel les nouveaux résidents deviennent des participants actifs de la vie économique, sociale, civique, culturelle et spirituelle du Pays d'immigration' (Perotti, 1986).
Avec la théorie de l'intégration on reconnaît le droit des individus et des groupes à être différents. A côté de la réduction des réstrictions économiques et sociales aux activités des immigrés, est accordée l'opportunité de la pleine participation à la vie économique, sociale et culturelle de la communauté.
Il s'agit d'un processus bi-directionnel et dynamique, dans lequel les participants peuvent échanger, en toute égalité, leurs valeurs, règlements et modèles de comportement. Chaque individu est obligé de négocier progressivement sa place dans l'espace social mais un rôle important est joué aussi par la société d'accueil.
4.2 - Politiques d'intégration et leurs relations avec les immigrations
L'étude des relations entre politiques d'intégration et immigration porte à des considérations apparemment contradictoires, mais dont il faut tenir compte pour la compréhension de la complexité du phénomène de l'intégration.
D'une part il est évident que l'intégration encourage l'immigration: dans les différents cas les immigrés choisiront non seulement le pays qui leur offre les réglements les plus souples en matière d'entrée et de droit de séjour, ou le meilleur système de protection sociale, mais les travailleurs migrants accorderont de l'importance aux possibilités d'emploi; les demandeurs d'asile choisiront le pays dont le statut offre davantage de chances d'être reconnu, ou de rester sur place si leur demande a été rejetée; le flux de regroupement familiaux se tournera vers les pays plus attentifs aux politiques d'intégration en matière d'éducation, de logement et d'accès à l'emploi des personnes à charge.
D'autre part l'intégration au niveau national exige que l'immigration puisse se poursuivre: l'intégration sociale des nouveaux immigrés est en fait facilitée par la présence de leurs prédécesseurs, qui peuvent leur assurer une aide initiale.
Au contraire les restrictions à l'immigration ont généralement des répercussions négatives même sur les immigrés installés de longue date, qui souvent voient augmenter l'hostilité de la population et la discrimination de la société à leur égard.
Même l'intégration au niveau mondial exige que certaines portes de l'immigration restent ouvertes, en est un exemple l'histoire des émigrations des européens vers l'Amerique.
Il pourrait apparaître contradictoire, à ce point, d'affirmer que une réduction de l'immigration favorise l'intégration. En effet l'afflux continu de nouveaux arrivés peut entraîner une concurrence encore plus sauvage en matière de logement, une surpeuplement, une détérioration de la qualité de la vie non seulement pour les derniers arrivés.
Finalement, l'intégration au niveau régional supprime les obstacles à la libre circulation. Cette dernière a été rendue possible en Europe par l'existence de droits similaires dans les Etats-membres de l'Union ou par des arrangements qui assurent aux immigrés les mêmes droits civils des nationaux et la possibilité de transférer leurs prestations de sécurité sociale dans un autre pays.
En même temps, les accords avec les pays tiers méditerranéens qui concernent l'extension des droits nationaux au niveau transnational facilitent non seulement les migrations vers l'Europe, mais aussi les migrations de retour, puisque les Etats européens n'ont plus à craindre que l'immigration en provenance de certains pays diminue son niveau standard de protection sociale et de droit civils, d'autre part les immigrés ont davantage garanties de protection ou de possibilités lors de leurs retour.
4.3 - Aspects juridiques de l'intégration
Plusieurs chercheurs ont fait la distinction parmi les 'résidents étrangers qui constituent la population du territoire d'un Etat et 'ceux qui sont également reconnus comme ses membres'. Ils affirment également qu' 'il n'existe pas de dichotomie bien nette entre les nationaux et les autres dans les législations des Etats d'immigration occidentaux' (Bouböck R., 1994).
En effet on peut distinguer quatre type de droits différents:
La citoyenneté interne, qui s'applique à ceux qui vivent dans le pays dont ils sont ressortissants, la citoyenneté externe, qui concerne les ressortissants d'un Etat qui vivent à l'étranger; le statut de résident étranger, qui dépend du territoire de résidence, mais non de la citoyenneté; enfin les droits de l'Homme universels, qui doivent être indépendants tant de l'Etat de résidence que de celui de citoyenneté.
'Le statut juridique des résidents étrangers découle donc d'une combinaison de leur citoyenneté externe, de leur droits de résidents et des droits de l'Homme universels' (Bouböck R., 1994).
En général, dans chaque Etat, il y aura un certain nombre de citoyens vivant à l'étranger et une population territoriale dont font partie des ressortissants d'autres pays.
L'intégration juridique de ces derniers peut se classer approximativement en trois modèles:
Le modèle inclusion sociale / exclusion nationale
L'intégration juridique par naturalisation
L'intégration par la citoyenneté
Le premier modèle considère l'immigration comme temporaire et accorde aux immigrés les droits civils et sociaux, mais refuse de leur accorder la citoyenneté interne, selon le principe du 'jus sanguinis'. C'est le cas de l'Allemagne, avec la politique de rotation desdits 'guest workers'.
Avec le deuxième modèle l'immigration est considérée comme définitive. C'est le cas de la France, où les immigrés, souvent originaires d'anciennes colonies, sont encouragés à demander la naturalisation.
Le troisième modèle, qui mesure l'intégration en fonction des droits accordés aux résidents, est celui qui permet aux immigrés de s'installer dans un pays autre que celui dont ils sont ressortissants sans pour cela rompre les liens sociaux et culturels avec leur pays d'origine.
Ce dernier modèle réunit certains aspects des deux précédentes: d'une part il favorise l'intégration juridique, d'autre part, l'acceptation de la part des différents pays de la double nationalité, peut contribuer à accroître le taux de naturalisation des pays européens d'immigration, actuellement assez bas.
4.4 - L'intégration sociale
L'intégration socio-économique des communautés d'immigrés a été largement étudiée dans le cadre d'un projet de recherche mené conjointement par Eurostat et DGV et publié par l'Université 'La Sapienza' de Rome en 1994. A cette occasion une série d'indicateurs statistiques ont été proposés, que l'on peut considérer d'importance fondamentale dans le but de l'analyse correcte du phénomène traité. De tels indicateurs ont été répartis dans cinq domaines principaux: travail, logement, éducation, santé, mouvements démographiques, et un dernier domaine qui comprend les différents permis de séjour et les différents aspects des conditions légales et civiles des immigrés.
Les indicateurs dont nous traiterons, ne sont pas seulement des indicateurs d'intégration, mais certains d'entre eux donnent d'importantes informations de base au sujet de la structure de la population étrangère.
La position du marché du travail est un aspect fondamental pour l'intégration des immigrés; en effet le type de travail auquel ils peuvent accéder ne détermine pas simplement leurs revenus, mais aide aussi à définir où ils vont s'établir, où les enfants iront à l'école, de quelle façon ils vont intéragir avec la main-d'oeuvre locale, comment sera réglé leur accès à tous les services et, plus en général, à la vie civile
Un indicateur qui a été pris en considération par tous les pays est le taux de chômage. Celui-ci est symptomatique de l'instabilité de la population immigrée et semble être essentiel pour évaluer le niveau d'intégration atteinte.
De nombreux facteurs influencent le taux élevé de chômage des minorités ethniques: les immigrés sont, tout d'abord, généralement moins qualifiés et spécialisés que les travailleurs locaux et souvent les employeurs, face à une même instruction professionnelle, préfèrent les travailleurs locaux plutôt que les étrangers. Les pays qui présentent des configurations territoriales différentes dans le développement économique, ont aussi souligné l'influence de cette caractéristique sur la population étrangère.
A partir d'une analyse faite par la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie et la Hollande, il résulte qu'en général les immigrés à peine arrivés dans le pays de destination exercent des activités qui ne sont pas appréciées par les habitants locaux et qu'ensuite, dans la plupart des cas, ils n'abandonnent pas par manque d'autres emplois. Tous les indicateurs cités dans ce texte sont largement influencés par le sexe et l'âge, c'est pourquoi il est important de savoir si les groupes pris en considération sont composés par une majorité d'hommes ou de femmes, s'ils sont constitués par des immigrés de la première ou de la deuxième génération, plus ou moins jeunes.
En général la participation au travail de la deuxième génération est moins élevée que celle de la première, mais ce phénomène peut être expliqué par le fait qu'une bonne partie des jeunes sont encore étudiants. La différence d'âge a des implications dans le secteur de l'éducation, de l'emploi et des secteurs sanitaires et sociaux. Le pourcentage des femmes actives économiquement montre des différences culturelles, puisque ce pourcentage est moins élevé pour les immigrées (Grande-Bretagne, Italie, Hollande).
La participation au travail augmente en fonction de la croissance du niveau d'instruction, mais face à un niveau d'instruction égal les hommes participent plus activement au marché du travail.
Le problème du logement, même s'il est considéré de grand intérêt, n'est pas encore très connu; il est de toutes façons prouvé que les immigrés ont beaucoup de difficultés dans la résolution de cette question, non seulement à cause du coût élevé des habitations mais aussi à cause du manque de confiance des propriétaires à l'égard des immigrés.
Un autre indicateur que l'on considère très important pour évaluer le niveau d'intégration des immigrés est l'indice d'affluence, vu comme rapport entre ceux qui vivent dans un même appartement et le nombre de chambres à leur disposition (Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Hollande), mais aussi la solution d'habitation par rapport à la présence et à l'accès des sanitaires sont des indicateurs d'intégration qui nous informent de la situation.
Dans le domaine de l'éducation, deux des indicateurs les plus utilisés sont: les étudiants selon le type d'école: dans la communauté flamande en Belgique les étudiants étrangers sont plutot orientés vers l'école professionnelle (42,2%). Leurs présence est moins élevée dans les écoles techniques (16,2%) et artistiques (0,3%). En Allemagne les écoles les plus fréquentées sont celles professionnelles, surtout les écoles "part-time" (70,9%); etles résultats scolaires des élèves étrangers: en Hollande, parmi les étrangers Turcs et Marocains de la deuxième génération, seulement 45% et 51% respectivement de ces derniers quittent l'école secondaire avec un diplôme, tandis que respectivement 21% et 15% ne s'y inscrivent pas.
D'après le "rapport" de la Belgique les enfants des immigrés risquent d'échouer plus que les éleves locaux (pendant l'année scolaire 1989-90, en Belgique, 29% des étudiants étrangers dans l'école primaire a redoublé sa classe, contre 8,5% des authoctones).
Les raisons à la base des problèmes scolaires sont principalement: trop d'affluences dans les écoles; les problèmes dûs à la langue; la faible importance que les parents accordent à l'école maternelle; l'abandon prématuré de l'école et les enseignants non motivés.
L'éducation des adultes mériterait aussi quelque considération. En fait il peut être utile d'analyser leur niveau d'éducation (Hollande), leur connaissance de la langue (Italie), la fréquence des cours de langue (Belgique, Italie) et la fréquence des cours d'éducation (Italie).
4.5 - L'intégration culturelle
Du point de vue de l'Etat-Nation l'intégration culturelle est souvent intérprétée comme assimilation. En realité il existe une forme d'intégration culturelle pluraliste qui peut être définie comme 'l'acceptation mutuelle des différences culturelles et le partage des normes démocratiques' (Bauböck R, 1994).
La nature des frontières qui peuvent se créer entre les groupes humains dépend de l'attitude des individus par rapport aux différentes cultures.
Notamment la communauté dominante peut avoir cinq attitudes différentes envers les individus extérieurs au groupe. De telles attitudes peuvent être déduites des combinaisons des affirmations suivantes:
la communauté dominante juge possible/impossible l'assimilation des immigrés
la communauté dominante exige/n'exige pas l'assimilation des immigrés
la communauté dominante accepte/n'accepte pas l'assimilation des immigrés.
possible | exigée | acceptée | |
ségrégation raciste | non | non | non |
paradoxe raciste | non | oui | non |
assimilation | oui | oui | oui |
pluralisme libéral | oui | non | oui |
ségrégation culturelle | oui | non | non |
Quand les immigrés sont considérés incapables de s'assimiler et ne doivent pas le faire on a le racisme, qui peut assumer une forme illogique quand la communauté dominante reconnaît l'incapacité des individus à s'assimiler, mais en même temps, elle leur demande de le faire.
Si la communauté juge les immigrés capables de s'assimiler on arrive aux modèles existants dans nos sociétés démocratiques: assimilation et pluralisme libéral. Finalement quand, tout en reconnaissant la possibilité de s'assimiler, la communauté dominante n'accepte pas l'assimilation, la communauté minoritaire se replie sur elle même et on arrive à la ségrégation culturelle.
Une forme particulière de ségrégation est celle dûe à la connaissance de la langue. Il s'agit d'une forme de ségrégation territoriale qui n'est pas toujours considérée dans la formulation de programmes d'accueil, sauf dans certains pays tels que la Suède où les employeurs sont obligés de dispenser ou de payer une formation linguistique dans le cadre des heures de travail (R. Bauböck, 1994).
Dans le domaine familial la situation est encore plus inquietante, puisque en général les femmes immigrés restent confinées à la maison et n'ont pas la possibilité d'apprendre la langue du pays.
4.6 - Le projet migratoire face aux difficultés d'intégration
Les immigrés partent donc de leur pays d'origine en ayant pour but un projet qui se compose de décisions non seulement économiques, mais dont font partie leurs choix, d'importance fondamentale, concernant le mariage, le nombre d'enfants, l'intervalle entre les naissances et parfois le rapatriement. En réponse à leurs perspectives pour l'avenir, les femmes immigrées rencontrent des obstacles qui souvent sont strictement liés à leur condition de femme et donc de dépendantes'.
Plusieurs études ont été réalisées sur le sujet, notamment une recherche sur 'Les femmes immigrées et l'intégration', ménée dans le cadre du Projet du Conseil de l'Europe intitulé 'L'intégration des immigrés: vers l'égalité des chances', a révélé les obstacles essentiels rencontrés par les femmes immigrées dans leur désir d'intégration.
Des grandes convergences et des disparités de situation selon les pays d'accueil et les caractéristiques socio-économiques des groupes de femmes immigrés ont été mise en évidence.
Parmi les convergences un élément de grande importance est la necessité d'alphabétisation des femmes immigrées et d'apprentissage de la langue du pays d'accueil.
Un rôle important est joué aussi par l'absence de qualification professionnelle. Encore un élément commun est l'isolement des mères de familles nombreuses, souvent totalement absorbées par les tâches domestiques. D'autre part, les différentes politiques d'intégration des pays d'accueil sont à la base des disparité de situation. Les politiques d'intégration visent à régler les conditions du logement, d'éducation, de protection sociale des immigrées et certainement elles varient d'un pays à l'autre et même d'une ville à l'autre.
En tout cas l'intégration des femmes immigrés est un thème qui s'inscrit dans une perspective plus large que celle de l'intégration tout-court, notamment, elle pose des problèmes d'égalité entre hommes et femmes immigrés et elle s'inscrit directement dans le cadre de la Convention Européenne des Droits de l'Homme et de la lutte contre les discriminations sexistes.
Plusieurs projet ont vu le jour dans les dernieres années en Europe ayant comme but l'intégration des femmes immigrées, dont la première étape est sûrement l'alphabétisation et l'apprentissage de la langue du pays d'accueil.
Nonobstant les grands pas en avant, il reste encore des grandes tâches à accomplir: un large espace doit être consacré aux femmes qui désirent valoriser leur image et exprimer leur culture en dehors des clichés véhiculés dans la société d'accueil.
Des effets positif peuvent se produire tantôt à travers la diffusion du patrimoine culturel du pays d'origine parmi les nationaux, tantôt du pays de résidence parmi les immigrées.
Toutefois la communication interculturelle, tout en étant au centre des processus d'intégration, ne peut pas, à elle seule, combler les inégalités socio-économiques existantes.
Il est necessaire d'intérvenir sur le bas niveau de qualification des femmes immigrées, sur les problèmes de santé, physique ou psychologique, qui souvent ne sont pas indépendants de l'isolement social dans la société de résidence.
La question de l'aide aux femmes âgées, enfin apparaît particulièrement dramatique. Le nombre de femmes qui restent seules après un veuvage, un abandon, une répudiation ou une séparation, augmente de plus en plus. Il est necessaire de prendre en compte leur isolement et leurs besoins non seulement médicaux avant qu'elles deviennent des personnes physiquement dépendantes.
5.1 - L'état actuel des migrations en provenance des Pays Tiers de la Méditerranée
Grâce aux données qui ont été fournies par le Ministère de l'Intérieur, fin 1995 on apprend qu'il y a en Italie environ un million d'étrangers déclarés, dont 46,9% femmes. (Caritas, 1996) La libre circulation des citoyens communautaires d'une part et d'autre part une présence certaine, mais non numériquement vérifiée, à l'intérieur du Pays, d'individus en conditions irrégulières ou illégales ainsi que le turn over d'inscription et d'effacement du permis de séjour qui n'est pas à plein régime, rendent necessaire une certaine précaution dans l'interprétation des données officielles.
Cependant les informations disponibles offrent des indications capables de retenir l'attention en ce qui concerne, par exemple, la distribution des étrangers sur le territoire, la provenance des flux migratoires ou la composition par sexe des communautés immigrées.
Plus de la moitié des étrangers se distribue dans l'Italie du Nord, presque 30% dans l'Italie centrale et le restant 20% dans l'Italie du Sud où, peut être, l'irrégularité, la précarité, la durée temporaire des présences étrangères pourraient être plus importantes.
Des 470.000 étrangers du Nord, 200.000 sont distribués en Lombardie, parmi lesquels 150.000 concentrés à Milan, 30.000 à Turin, 15.000 à Bologne, 15.000 à Gênes et plus de 20.000 à Vicenza, lesquels constituent les installations les plus importantes.
En Italie centrale, plus de 173.000 se situent à Rome.
Florence, Pérouse et Latina, pour des raisons différentes, attirent aussi d'autres consistantes installations.
Au Sud, Naples, tout d'abord, (plus de 34.000 présences), ansi que Palerme et Catane sont les centres d'attraction majeure.
Aussi sur la deuxième ligne d'informations - celle sur les Pays d'origine - on apprend que plus de 250.000 personnes (ce qui équivaut au 28% des extra-communautaires admis régulièrement en Italie) viennent d'Afrique: 93 mil. du Maroc, 41 mil. de la Tunisie, 25 mil. du Sénégal, 21 mil. de l'Egypte, 26 mil. pour la Somalie et l'Ethiopie ensemble, et puis beaucoup d'autres communautés à une plus petite échelle, avec des remarquables groupes du Nigéria et des territoires ex-portugais; pour l'instant, le nombre d'algériens et libyens reste relativement peu élevé. Il s'agit, pour la plupart, de migrations dûes plutôt à des facteurs d'expulsion que d'attraction, bien que ces derniers existent certainement, par rapport à certaines typologies d'emploi précaire ou submergé, qui font en sorte que les flux se développent. Ce sont des migrations semi-organisées, autant au niveau des décisions de départ auprés des familles et des communautés d'origine, autant au niveau des mouvements mêmes, ainsi que, souvent, pour les lieux de destination. Ces flux sont certainement visibles dans notre pays même si, statistiquement, ils n'ont pas une consistance extraordinaire.
Enfin on remarque que les femmes constituent une minorité par rapport aux hommes en presque la totalité des régions, à l'exeption du Molise (55%), Toscane (52%), Campanie (51%) et Ombrie (51%).
Les zones moins représentées pour les femmes immigrées sont les régions du Sud, en particulier la Basilicata (36%) et la Sicile (39%). Une telle distribution peut être interprétée différement selon les pays d'origine des flux, des postes de travail offerts et des autres motifs du séjour. I1 est évident que l'industrie attirera plus d'hommes, tandis que les services impliqueront plus des femmes. La présence féminine est rencontrée surtout dans les régions qui occupent la main d'oeuvre féminine, meme avec un caractère saisonnier pour des travaux liés à l'agriculture et à l'activité domestique.
Le pourcentage des femmes est nettement inférieur entre les extracommunautaires (44,5% du total des présences étrangères au niveau national). La presence féminine plus élevée parmi les étrangers provenant des pays communautaires (59%) est probablement dûe, entre autres, aux regroupements familiaux avec des hommes italiens émigrés en pays de la communauté et successivement si seria del fenomeno dell’indebitamento estero dei paesi dell’America Latina, sia sul piano economico che su quello politico, sociale ed etico.
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studiosi, critici e - come vitale necessità - movimenti antagonisti in varie
parti del mondo. Noam Chomsky, uno degli intellettuali più prestigiosi di
questo secolo - erede della tradizione dei Russell, Sartre e Marcuse -, con
la consueta precisione e brillantezza smaschera i sofismi del neoliberismo
ed indaga e denuncia le atrocità del potere imperiale statunitense; di
grande efficacia la sua tagliente critica ad alcuni luoghi comuni
dell'ideologia dominante, e l'analisi di come proprio i più clamorosi
fautori del cosiddetto "libero mercato" siano i più tenaci nel richiedere
protezione statale e sussidi pubblici per i ricchi e tagliare seccamente
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Autonoma di Città del Messico, si concentra sugli aspetti ideologici e
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